Quand on pense à l’Ile Maurice, on se dit que c’est surtout pour des voyages de noce où on ne bouge pas de son complexe hôtelier…
Corinne louison :
"Oui c’est vrai que c’est une destination réputée pour les voyages de noce. Les hôtels sont superbes, extrêmement bien équipés avec un très bon niveau de service …C’est vraiment le rêve pour un voyage romantique.
Mais l’Ile Maurice c’est surtout une population métissée avec un sens de l’hospitalité quasi inné. On trouve justement de plus petites unités d’hébergement, généralement dans le nord de l’île, du côté de Grand Baie. Ce sont beaucoup de petites résidences, des villas ou des appartements à louer qui permettent d’être au contact des mauriciens. Cette partie de l’île concentre des marchés, des petits commerces et même des « tabagies » qui sont des sortes de food trucks où on peut manger des spécialités locales comme des gâteaux piment par exemple. Tous les ingrédients sont là pour un séjour en immersion. Ces petites structures sont d’ailleurs nettement plus abordables."
Il est intéressant de voir que les grands groupes hôteliers - comme Beachcomber, Attitude, Sun Resorts ou Lux Resorts - ont mis l’écologie au cœur de leur réinvention. L’île Maurice est très avancée dans ce processus. Après la promotion de l’île pour ses plages, ses grands hôtels, on s’oriente aujourd’hui vers un tourisme plus vert.
Justement, quelles sont les initiatives mises en place pour préserver l’environnement ?
Corinne Louison :
"L’île Maurice est une zone géographique prioritaire dans la préservation de l’écosystème. Le milieu naturel est très fragile comme souvent dans les îles. Il y a des centaines d’espèces endémiques, des récifs très riches et des mangroves. Bref, un patrimoine naturel exceptionnel. Alors le gouvernement a pris des mesures pour protéger la biodiversité en créant 3 parcs nationaux et des sites ont été classés en réserves naturelles.
L’île Maurice a lancé un programme Maurice Ile Durable (MID) pour développer le tourisme tout en protégeant les sites naturels. A titre d’exemple, elle impose de nouvelles normes écologiques pour les hôtels comme l’utilisation de l'énergie solaire pour chauffer l'eau, la récupération de l'eau de pluie pour irriguer les espaces verts, et le tri sélectif.
On peut aussi parler de quelques initiatives régionales. Dans le village de Chamarel, Le syndicat d’initiative Spirit of Chamarel (créé en 2017) œuvre au développement social, économique et environnemental de la région. L’association a mis en place des formations pour les personnes travaillant dans les petites structures d’hébergement et de restauration, et pour les guides. Ces formations permettent d’assurer le développement touristique de la région. Chamarel est un paradis pour les amoureux de nature, avec ses montagnes luxuriantes et les cascades de Chamarel. Un bon point de départ pour visiter le parc national des Gorges de Rivière Noire."
L’Ile Maurice a aussi connu une importante marée noire cet été 2020, ça en est où ?
Corinne Louison :
"C’était une marée noire extrêmement grave, le navire Wakashio s’est brisé sur le récif corallien avec presque 4000 tonnes de fuel à son bord. 1000 tonnes se sont déversées au large de la côte est, sur la Point d’Esny, non loin du parc marin de Blue Bay. Le lagon est riche de nombreuses espèces de coraux et poissons. Une vraie catastrophe écologique… Il faut savoir que les mauriciens ont fait preuve d’une grande énergie pour contenir la nappe de carburant d’autant plus que cette marée noire a aussi un impact économique sur les familles vivant de la pêche. Des entreprises spécialisées continuent de nettoyer et traquer les traces de résidus sur le littoral. La surface du corail souillé est soigneusement nettoyée. Une partie du carburant s’est malheureusement introduite dans la mangrove et a souillée la réserve naturelle de l’île aux Aigrettes."