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Guide de voyage Ă©co-responsable Djerba

On la dit douce, Djerba. Ok son climat est exceptionnel. Une fois qu'on y arrive, l’accueil est sympathique et le rapport qualité-prix de l’hôtellerie y est indéniable. Pas étonnant que cette île tunisienne se soit transformée en un paradis touristique. Mais elle n'est pas que ça. Houmt Souk est depuis l’Antiquité une place forte, une place marchande. Ses fondouks sont bourrés de trésors : poteries artisanales, orfèvrerie fine, tapis orientaux, boîtes en os de dromadaire, théières en argent … L’île a toujours été un carrefour d’échanges entre l’Orient et l’Occident, ou entre le désert et la Méditerranée. Elle peut être un lieu idéal où se poser avant d’explorer le Grand Sud tunisien. En une journée, on peut passer des rivages cristallins, aux dunes du Sahara en passant par des villages métamorphosés par le street-art ou des décors ayant servi aux tournages des Star-Wars. Bien qu'elle soit une bulle de calme plutôt sécurisée et loin de Tunis, l'île est bien moins fréquentée que dans les années 90 et 2000. Raison de plus pour filer en séjour à Djerba tant qu'elle est encore tranquille. Il y a moyen de recharger les batteries à plein, et de palper un peu de l'atmosphère du sud tunisien.

Djerba et l'environnement

Djerba a chaud. Les températures ne cessent d’augmenter. Des scientifiques ont même relevé un record de 24 degrés à 67 mètres de profondeur en 2017 sur les côtes ! Il n’est pas rare que l’eau de mer dépasse les 30 degrés en surface pendant les mois d’été, ce qui peut s’avérer fatal pour certains organismes marins, comme les éponges. En plus, les eaux sont polluées dans le golfe de Gabès par les rejets en phosphogypse d'un groupe chimique tunisien et les eaux usées de l'île ne sont que partiellement retraitées. Les pêcheurs assistent à une « désertification » du milieu, à l'effondrement des ressources halieutiques et à l’invasion de crabes bleus qui dévorent presque tout.

Djerba et l'environnement

Néanmoins, ils adaptent leur matériel et leurs techniques pour exploiter ces nouvelles espèces de crustacés à la chair délicieuse. Leur prix de vente est cependant bien inférieur à celui du loup de mer ou de la dorade qui foisonnaient autrefois. La grogne monte et les manifestations écologistes contre l’inaction du gouvernement sont récurrentes. L’État tunisien s’est pourtant engagé à déménager toutes les unités polluantes, mais n’en a pas réellement les moyens. Il fait appel aux fonds internationaux pour y parvenir. Reste que le nord de Djerba est relativement épargné par cette pollution et on y trouve encore des spots de baignade parfaits, complètement propres.

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Borj El Kebir

On le surnomme le fort espagnol, c’est le monument historique le plus intéressant de l’île. Bâti sur des ruines qui datent de l’Antiquité romaine, il a connu pas mal d'occupants, dont des pirates ! Si on ne vient franchement pas à Djerba pour refaire l’Histoire, on kiffe au moins la vue fantastique depuis le haut des remparts.
Borj El Kebir

Sedouikech

Ce village est sur la route entre Houmt Souk et l’ancienne voie romaine, qui relie Djerba au continent. C’est l’un des rares endroits où l’on parle encore berbère au quotidien. Les locaux habitent dans des menzels traditionnels. Allez-y le mardi matin pour assister au marché aux poissons avant de visiter un atelier de tissage. On y trouve aussi une drôle de mosquée enterrée.
Sedouikech

Sidi Jmour

Une plage sauvage et peu fréquentée, idéale pour buller pendant votre séjour à Djerba. Quelques gargotes servent d'excellents poissons grillés et c'est parti pour profiter de l’endroit jusqu’aux dernières lueurs du jour. Prévoyez quand même un moyen de locomotion ou un taxi pour rentrer, car ils ne courent pas les rue dans ce secteur.
Sidi Jmour

La synagogue de la Ghriba

Ce bâtiment a été construit à l’emplacement d’un miracle et c’est le plus sacré pour la petite communauté juive de Djerba, qui existe toujours depuis son arrivée en 586 av. J.-C. La synagogue abrite l’une des plus anciennes Thoras du monde. On peut la visiter, à condition d’être bien attifé.
La synagogue de la Ghriba

Les villages troglodytiques

Le Grand Sud tunisien compte pas mal de villages anciens creusés à même la roche ou le sol. Une technique qui permettait d’économiser des matériaux, de se protéger de la chaleur et de mieux se défendre en cas d’incursion. Pas bête. Certains sont très connus, comme Matmata ou Chenini, mais on en trouve aussi des plus confidentiels où l’on peut passer la nuit, un peu hors du temps.
Les villages troglodytiques

Naviguer vers l’île des flamants roses

En fait c'est une presqu’île où l'on va en bateau pour une journée d’excursion. Cette longue bande de sable blanc est clairement paradisiaque, avec seulement quelques huttes en bois pour s’abriter du soleil et déjeuner. En chemin, mieux vaut ouvrir l'oeil pour apercevoir des dauphins ou une colonie de flamants roses qui passe une bonne moitié de l'hiver ici.

DĂ©nicher les fresques de Djerbahood

En 2014, un collectif d’une centaine d’artistes issus de 30 nationalités différentes a métamorphosé le petit village Erriadh, au centre de l’île. Les murs de chaux et de torchis ont été recouverts de graffitis super variés qui ont redonnée du peps à cette bourgade rurale, où vivent ensemble des communautés juives et musulmanes. Si certains tags ont depuis disparu avec les rénovations, d’autres œuvres contemporaines viennent régulièrement enrichir la collection.

Dormir dans un menzel

Lors de votre séjour à Djerba vous vous rendrez compte que le cœur de l’île est plein de ces habitats traditionnels qui ressemblent à de petites forteresses. En effet, il n'y a en général qu’une seule ouverture vers l’extérieur : la porte d’entrée ! Toutes les pièces s’articulent ensuite autour d’une cour carrée et la bicoque a un impluvium et une huilerie souterraine. Quelques-unes ont été rénovées en chambre d’hôtes pour vivre une expérience authentique.

Profiter des soins orientaux

Les grands hôtels de l’île sont connus pour la qualité de leurs spas, avec au menu de fabuleux gommages, massages et autres cures de bien-être. Leurs installations sont idéales pour se ressourcer, le temps d’un hammam au parfum d’eucalyptus ou d’une application de henné dont vous garderez les dessins quelques jours sur votre peau. Certains établissements disposent même de bains intérieurs ou d’une thalasso. Bref de quoi bien se détendre.

Partir en excursion jusqu’au désert

Les dunes du Sahara sont accessibles depuis Djerba en une journée. Des agences locales peuvent vous conduire jusqu’à l’oasis de Ksar Ghilane pour une balade près du Grand Erg oriental. On y trouve également les vestiges d’un ancien fort romain.

Les événements à ne pas manquer : Djerba Music Land

Un festival de musique électro organisé dans l’hôtel Radisson Blu et qui en est déjà à sa cinquième édition. Plusieurs jours de fête non stop au mois d’août, dans l’un des plus beaux hôtels de l’île, avec des DJs internationaux aux platines. Devant le succès de cet événement, les organisateurs prévoient même un autre festival dédié à l’humour cette fois. S'il est lancé un jour, le Djerba du Rire devrait se tenir en mars.

Les événements à ne pas manquer : Djerba Music Land

Le pèlerinage d’El Ghriba

C’est à vivre si votre séjour à Djerba se déroule au mois de mai. Le pèlerinage a lieu exactement au 33e jour de la Pâques juive. Des milliers de pèlerins venus du monde entier affluent vers la synagogue sacrée de l’île de Djerba pour un pèlerinage solennel. C’est la plus ancienne d'Afrique. Elle est donc un symbole fort de paix et de fraternité entre les peuples, dans un pays majoritairement musulman.

Le pèlerinage d’El Ghriba

Djerba Ulysse

C'est l'un des événements majeurs de l’été avec de multiples représentations de théâtre, concerts et spectacles dans la ville de Houmt Souk. La programmation est si complète qu’elle s’étale sur plus d’un mois entre juillet et août ! Le festival existe depuis près de cinquante ans et a déjà fait venir les plus grands artistes maghrébins.

Djerba Ulysse
Arthur Courtinat, spécialiste de la destination

Arthur Courtinat, spécialiste de la destination

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Arthur CourtinatSpécialiste Fairmoove
Arthur Courtinat
Par SalihaAuteur @PetitFuté
Arthur Courtinat

Djerba c’est une île qui semble vraiment réservée au tourisme en formule tout-inclus… Mais si on veut faire un séjour différent c’est possible ?

Arthur : " L’hébergement sur l’île est constitué, c’est vrai, quasi exclusivement d’hôtels de style « resorts » qu’ils soient en formule all-inclusive ou en formule à la carte. Ils ont tous peu ou prou le même concept avec une belle plage de sable fin, des jardins, une piscine, la restauration, des activités et pour certains de l’animation. Après la qualité de l’infrastructure et des services varient évidemment d’un établissement à l’autre et c’est pourquoi nous nous sommes attachés chez FairMoove à ne sélectionner que les meilleurs qui, également et c’est important pour nous, ont une vraie démarche en faveur de la protection de l’environnement, de l’immersion et de l’éthique. Après, ce n’est pas parce qu’on est dans ce type de resort qu’on est condamné à faire un séjour « standard »… On peut très bien avoir une expérience différente et immersive et se constituer son style de séjour en étant basé dans ce type d’établissement. "

Quand on pense à Djerba, on pense immédiatement aux très belles plages de sable fin à l’eau turquoise et pourtant il y a aussi un désert, des villages pittoresques… Peux-tu nous en dire plus ?

Arthur: " On a raison de penser aux plages : elles sont magnifiques avec une mer méditerranée chaude et un climat doux toute l’année. Et c’est d’abord pour cette raison qu’un tourisme, à l’origine essentiellement balnéaire, s’est développé sur l’île. Mais derrière cette carte postale touristique se cache un Djerba bien plus authentique. D’abord, Houmt Souk, la ville principale de l’île, a des racines qui remontent à l’Antiquité ! Elle a toujours été un haut lieu de commerce (Souk = marché !), de pêche, d’artisanat, protégée par un fort qui date de la fin du moyen âge ! Donc il y a tout un patrimoine historique à découvrir. En parcourant les chemins à l’intérieur de l’île, on est charmé par les petits villages aux maisons traditionnelles appelées les menzel aux coupoles peintes à la chaux. On est aussi séduit par la variété des arbres fruitiers et par le grand nombre de palmiers et d’oliviers souvent centenaires ! Djerba héberge aussi un haut lieu de la religion juive en Afrique du Nord : la synagogue de Ghriba. C’est la plus vieille d’Afrique et elle est au cœur d’un des quartiers les plus anciens de l’île où vit encore une petite communauté juive en paix et en bonne intelligence avec la communauté musulmane. Et puis, il y a effectivement le désert Sud-Tunisien qui est très facile d’accès. Il suffit de franchir le pont pour y arriver rapidement. Villages troglodytes, paysages spectaculaires … On est aux portes du Grand Erg Oriental c’est-à-dire dans l’Est du mythique Sahara !"

Djerba c’est aussi une culture et une gastronomie assez différente du reste de la Tunisie, non ?

Arthur : "Comme toutes les îles d’une façon générale, qui sont par définition un peu isolées du continent, Djerba a développé en effet une culture millénaire qui lui est propre. Et c’est vrai dans la gastronomie bien sûr qui est d’abord le reflet de la topographie de l’île. Djerba est aux portes du désert, donc en dehors de la pêche, ses ressources naturelles sont limitées. L’eau potable y est rare (même si elle est maintenant amenée du continent) et les sols sont relativement arides. Alors, les Djerbiens utilisent ce que l’île permet de cultiver dans ce contexte : blé, orge, lentilles pour la base, oignons, tomates, olives… la viande d’agneau et évidemment les poissons et autres produits de la mer. On a ainsi le riz djerbien à la viande d’agneau ou le délicieux ragoût de potiron à la viande d’agneau qui est un plat de fête à Djerba. Il y a aussi la Chakchouka ravira les végétariens, c’est un plat à base de fèves, oignons tomates et olives. Enfin, le couscous de poisson est à goûter absolument ! "
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Le village de potiers de Guellala

Les sols argileux et le talent des artisans de ce secteur lui ont offert une solide réputation en la matière. Ils fabriquent des jarres, des amphores, des gargoulettes, mais aussi des plats qui sont plus faciles à ramener. Un joli musée du patrimoine retrace d'ailleurs les arts et les traditions de cette région.

Houmt Souk

Centre politique et économique de Djerba, c’est avant tout un grand marché. On y trouve de tout, aussi bien de l’artisanat de bonne qualité que des contrefaçons de prêt-à-porter. Gardez bien à l’esprit que tout se négocie et fixez-vous une limite. Prévoyez une demi-journée pour faire vos emplettes et prendre le temps de faire connaissance avec les vendeurs autour d’un thé, afin que l’expérience devienne agréable.

Zarzis

À une dizaine de kilomètres de Djerba sur le continent, la ville de Zarzis est située sur une presqu’île. C’est le mercredi matin que se tient le marché berbère où s’échangent notamment... des dromadaires ! Peu de chance que vous en rameniez un, mais ça fait de belles photos ! Vous serez peut-être plus emballé par les bijoux finement travaillés qui se négocient comme au temps des caravanes.

Quand y aller ?

Ce n’est pas pour rien qu’on la surnomme Djerba la douce. Il peut faire une vingtaine de degrés en hiver. L’automne et le printemps sont plus propices à la baignade. Quant à l’été, il est caniculaire, mais certains adorent la chaleur. À vous de voir quand vous préférez planifier votre séjour à Djerba.

Comment y aller ?

Il y a des vols directs vers l’île de Djerba presque toute l’année, depuis Paris et plusieurs autres villes de province. Quand ce n’est pas le cas, il suffit de faire escale à Tunis.

Comment quitter l'aéroport ?

En taxi ou en bus si vous allez Ă  Houmt Souk. De nombreux hĂ´tels organisent aussi des transferts.

Comment se déplacer sur l'île ?

Les taxis sont assez bon marché et très pratiques. Vous pouvez faire le tour de l’île pour moins de 20€. Les grands hôtels proposent aussi des excursions en bus, mais rien ne vaut un véhicule particulier pour plus de liberté.

DĂ©calage horaire

-1h en été, mais pas de décalage en hiver.

Monnaie

Le Dinar tunisien (1€ = 3,25 TND)
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